Le Villard de Faverges

Publié le par Le Président

Le Hameau du Villard

Ce hameau s'appelait également le Villard de Vesonne, selon les textes anciens, et même relativement proches puisqu'en 1732, la mention est indiquée sur le cadastre sarde.

Peu de choses ont été écrites sur ce hameau qui semble dépendre du hameau proche de Vesonne, en référence aux textes anciens qui l'indiquaient également sous la forme « le Villar » ou le « Villars de Vezonne ».

Les toponymes du Villard ou du Villaret sont courants dans la région, et désignent des hameaux, un domaine rural dépendant d'un village ou d'un hameau plus grand. Ainsi, on peut admettre que le Villard ait été un hameau de Vesonne car il comprenait un domaine rural.

L'origine du mot est sans doute (aucune certitude !) le nom village, ou le nom villarium (en bas-latin) signifiant ''hameau'', souvent accompagné d'adjonctions, se référant à une particularité du lieu, Villaret (petit hameau) ou Villard de Beaufort qui deviendra Villard-sur-Doron...

...//... (à lire dans la brochure)

Le Hameau de Vesonne, à proximité

Le village de Vesonne (au nord de la commune de Faverges), sur le contrefort du mont Bogon, est cité dans un document de 1016, indiquant que Rodolphe III de Bourgogne fait don à sa femme, Hermengarde, des droits sur « Dulsatis (Doussard), Vesonam (Vesonne), Merlendis (Marlens) ». Il désigne quant à lui le « lieu voisin (du village) », dérivant du mot latin vulgaire vecinus (latin vicinus). Le toponyme possède cependant une similitude avec le nom de la déesse de l'eau Vesunna. Cette dernière hypothèse est la plus communément admise localement.

Le cartulaire de l'abbaye de Talloires de la fin du XIIe siècle - début du XIIIe siècle cite ces noms de lieux : Faverges ; Vesona (Vesonne) ainsi que celui de Fulcimania (Faucemagne)

Si l'on prend la route de Vesonne vers l'est, au départ de Viuz, sur la rive droite de l'Eau morte, on trouve successivement les hameaux de La Balmette, puis de Mercier, Vesonne, posés sur les contreforts de la montagne. En montant par la route menant à Montmin, on arrive au hameau du Mont-Bogon qui domine la vallée de Faverges, avec notamment en face le village de Giez.

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La population du hameau du Villard en 1561

Exemple de la famille de Anthoine feu Philibert BALLY, la plus riche du hameau en bétail :

La liste complète des habitants peut être consultée dans la brochure.

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La population du hameau du Villard en 1561

Exemple de la famille de Anthoine feu Philibert BALLY, la plus riche du hameau en bétail :

- le village comprend 20 familles composées de 97 personnes ainsi que 37 pauvres et enfants de moins de 5 ans, soit 134 personnes au total.

L'ensemble des familles est concentré autour du noyau central ressemblant à un bateau d'où partent les trois routes. La route A se dirige à travers les vignes en direction du Mont Bogon, la route C part au-dessous des vignes auxquelles elle permet d'accéder, c'est la route qui provient ou mène à Vesonne, la route B est en prolongement de la première et permet de se diriger vers Verthier puis Annecy, à une bifurcation avant le nant de Montmin qu'elle traverse pour aller à Giez tel qu'elle le fait actuellement.

(On remarquera l'emplacement du four actuel tracé en sur-impression dans la partie centrale en bordure de chemin, dans la partie en marron pâle, en remplacement du four situé sur la parcelle 9625 trop éloignée du centre du hameau)

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, la route E menant à Annecy au-dessous des vignes, à gauche sur le plan, n'existe pas à cette époque. Elle sera construite plus récemment, vers 1800 quand les tabelles ont été reprises après la Révolution (?) ou vers 1818/1824 quand la grande route d'Annecy a été construite (?). On la distingue en sur-impression dans le centre du village, tracée de façon quasi horizontale sur le plan, en prolongement de la route F menant au bas de Vesonne, pour rejoindre celle du centre de Mercier, elle-même mise en place à la même époque.

Les bâtisses en D sont toujours existantes.

...//...(à lire dans la brochure)

Coupe de bois pour la construction du four

En mars 1860, Jean OTTOZ, cultivateur, né et domicilié de la prédite commune de Faverges en qualité de mandataire des chefs de famille du hameau du Villard, expose à Messieurs les membres de la junte municipale de Faverges la requête suivante.

« Le four de ce hameau est actuellement hors de service pour cause de vétusté, il est de toute urgence qu'il soit reconstruit au plus tôt.

« La partie de ce hameau, part de Vesonne, au nombre de huit familles, possède une fontaine qui se trouve privée d'un bassin et, par défaut de ce bassin, ils sont obligés de faire abreuver leur bétail à celui qui existe près la maison des frères Suscillon, ce qui leur est trop désavantageux, surtout en hiver, vu que le bétail risque de tomber sur la glace.

« C'est pourquoi il recourt en sa qualité à ce qu'il vous plaise, Messieurs, donner avis favorable aux fins que les habitants du hameau du Villard soient autorisés à couper dans les forêts communales, au-dessus d'Englannaz, une plante bois sapin de première catégorie, plus quatre plantes de la seconde catégorie, et 12 plantes de la troisième pour chevrons et ce eu égard que les habitants dudit hameau n'ont point de forêts propices, soit qui leur appartiennent, où ils puissent se procurer les bois dont ils ont besoin.

« Cette demande est faite sans offre d'indemnité envers la commune attendu qu'il s'agit d'utilité et service public. »

Affaire de la montagne du Planay

Procès du 2 avril 1920

Le procès a pour objet la propriété et la jouissance d'une montagne pastorale connue sous le nom de Montagne du Planay, située sur le territoire de la commune de Chevaline.

Cette montagne comprend des forêts et des pâturages, et elle est figurée sous les numéros 523, 524, 525, 526, 527, 528, 529, 534, 557, 558 de la mappe, soit ancien plan cadastral de Chevaline (arrêt du Sénat du 14 mars 1837).

Les nombreux procès suivis au sujet de cette montagne n'ont jamais pu remonter jusqu'aux titres originaires de propriété. Et jamais on ne trouve comme propriétaire une indivision établie entre particuliers, agissant uli singuli. Les propriétaires sont toujours des corps moraux, communes déjà constituées ou sections de communes dépendant parfois de communes différentes, et jouissant de la montagne uli universi.

La montagne du Planay est administrée aujourd'hui par un Syndicat intercommunal créé le 2 juin 1880, en exécution des articles 70 et 71 de la loi municipale des 18 22 juillet 1837, alors veillante.

Il s'agit de savoir si le syndicat administrateur peut interdire aux appelants, tous habitants des sections de communes que le syndicat représente, l'usage de quelques-uns des droits qui appartiennent en principe à tous les habitants des sections propriétaires, par leur qualité d'habitants. Peut-il, tout spécialement, leur défendre d'inalper leur bétail dans les pâturages de la montagne ?

...//...(à lire dans la brochure)

L'intégralité du procès est retranscrite dans la brochure.

La Glière de Faverges

Le mot ''Glière'' appartient au français local et obéit aux règles de l'orthographe française. Une ''glière'' (au singulier) est un terrain rocailleux et sablonneux. 1

En patois, il se dit ''glire'', auquel correspond le vieux français ''glaire'', au sens de terre graveleuse, c'est une dénomination rurale, qui s'applique toujours à des terrains rocailleux et sablonneux, avoisinant le plus souvent, mais non nécessairement, un cours d'eau... L'étymologie latine ''glarea, glaria'' (gros sable, gravier) est donc bien confirmée.

''Glières'' ou ''glaires'' (au pluriel) désignent une étendue de cailloux ou de graviers. Le pluriel ne s'impose pas 2. D'autres auteurs l'écrivent encore dans un ouvrage récent, ils sont également du même avis 3, et confirment cette signification, en parlant de "terres à graviers".

Selon le dictionnaire des noms de lieux en France de l'IGN 4, on trouve les significations suivantes, se rapportant à un terrain sablonneux et rocailleux :

Giaira, terrain couvert de cailloux roulés, de gravier - Briançonnais.

Glaire, nf : gravier - ancien français.

Glère, nf : gravier – Béarn ; gléralh - ancien béarnais. Var. : glarè.

Glière, terrain graveleux - Thônes. Variations dialectales : dyeri, dyero- Jura, ghieron, glairo - Provence, glare, glarier, glère - Béarn, glero, gloies - Savoie, glire, léra - Suisse, liro - Savoie.

Gliré, liré, terrain recouvert de pierres et de gravier à la suite des crues - Savoie.

La ''glière'' de Faverges (que l'on prononce localement ''glaire'') est donc bien un lieu très caractéristique : le lieu sur lequel s'étale le torrent de Saint-Ruph, situé entre le sommet de la source du Biel, sous la Curiale et le hameau de Favergettes où le lit se rétrécit à nouveau. On verra aussi qu'elle se nomme ainsi en d'autres endroits du cours du torrent.

Pour autant, ce n'est nullement le nom de la rivière elle-même.

Ceci est encore confirmé par l'historien et professeur émérite de l'Université à Genève, Paul Guichonnet, qui écrit "La glière désigne le banc de graviers sur la rive d'un torrent", dans l'un de ses articles sur "L'histoire savoyarde" de l'hebdomadaire l'Essor Savoyard du 4 septembre 1997.

En dernier lieu, on se réfèrera avantageusement à l'institut de Géographie alpine dont fait partie Mlle Crouzet du Centre géodynamique de Thonon qui a classé tous les affluents du lac d'Annecy en 1966-1967 :"L'eau-Morte gagne Faverges à 551m d'altitude" (Ed. Le Cristal Albigny, Annecy – 1987).

En voici encore d'autres exemples, manifestement très proches géographiquement, prouvant de façon indéniable la présence d'une glière au bord des ruisseaux et cours d'eau locaux

...//...(à lire dans la brochure) 5

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1  Le Dictionnaire savoyard, de A. Constantin et J. Désormaux, publié en 1902

2  Jean-Yves Mariotte, dans l'Histoire des communes savoyardes, tome III

3  Hubert Besset et Claudette Germi, in ''Les Mots de la montagne autour du Mont-Blanc''

4  André Pégorier, ingénieur en chef Géographe, Glossaire des termes dialectaux - 2006

5 En réalité, cette dénomination erronée est due à une incompréhension locale perpétuant un raccourci de langage

 

Disponible au local de la Maison des Associations, salle 101, de la Place des Combattants

(Les mercredis et samedis après-midi)

(livraison gratuite sur le canton de Faverges)

(sinon ajouter 5€ de port et emballage)

15,00 €

ou à l'Office du Tourisme des Sources du Lac d'Annecy

Place Marcel-Piquand

(sur place ou sur commande)

chèque au nom de CPCGF - Trésorerie

Le Bon de commande à remplir et envoyer est ici (cliquez !)

 

Un Puzzle de 24 pièces a également été édité pour servir d'activité ludique pour les enfants. (Prix : 15,00€)

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