Le Lac d'Annecy

Publié le par Le Président

Origine et évolution du Lac d'Annecy

Il y a 25 millions d'années, alors que les Alpes sont en cours de formation, les cours d'eau dégagent progressivement la vallée du futur lac d'Annecy. Le réseau hydrographique se met en place, les rivières s'encaissent.

Durant le Quaternaire, les événements glaciaires successifs poursuivent durant 50 000 ans le façonnage de la vallée d'Annecy. La glaciation Würmienne d'il y a 20 000 ans comble le bassin d'une épaisseur d'environ 1300 m de glace. L'emplacement du lac d'Annecy est impacté par les glaciers provenant d'Ugine - Val d'Arly ainsi que d'autres plus petits issus des massifs des Bornes et des Bauges, bloqués dans leur cheminement par l'important glacier de l'Arve qui rejoint celui du Rhône.

La déglaciation qui débute il y a 14 000 ans permet au lac de se mettre en place. De nombreux blocs erratiques, en place sur les moraines comme au Crêt de Sevrier et à Chaparon de Doussard démontrent que l'épaisseur de la couche de glace atteignait encore à cette époque 900 m, comme la "pierre des trois évêques" près de la route menant au col de Tamié.

La rivière souterraine du glacier d'origine, principalement alimentée par le torrent de Saint Ruph (à hauteur de 50 à 65 %, selon les auteurs) devient l'exutoire du lac sous l'appellation de "Thiou" en traversant la ville qui s'est élevée sur la plaine des Fins, avant de rejoindre le Fier, lui-même rivière souterraine du glacier de l'Arve.

Des phases de régression ont permis l'installation d'habitats (vers 4500 ans BP, à Annecy et Annecy-le-Vieux à 150 m du rivage actuel) et au Bronze final (vestiges d'habitat conservés en des points plus éloignés).

La présence de l'homme

La colonisation par l'homme du bassin du lac d'Annecy remonte à la Préhistoire. Le secteur peut s'enorgueillir d'être l'un des plus anciens témoignages de la présence de l'homme parmi les villes des Alpes françaises.

Les cités lacustres

Les premières découvertes de station lacustre sur le lac d'Annecy ont lieu à partir de 1856.

« L'occupation des rivages est attestée dès la seconde moitié du 5ème millénaire par un premier peuple sédentaire d'agriculteurs éleveurs (Sevrier, gisement des Charretières -6500 BP) (Saint-Jorioz, le site des Marais livre 1123 pieux) »

...//... à suivre

Antiquité pré-romaine

Dès le 3ème siècle avant notre ère, le territoire du lac abrite le peuple des Allobroges qui occupe l'espace compris entre le Rhône et l'Isère, adossé aux hautes montagnes des Alpes. Soumis par les Romains de façon définitive en 61 avant notre ère, ils intègrent la Provincia Romana. Vienne devient la capitale des Allobroges après sa fondation en l'an -39.

Sur le grand domaine du lac d'Annecy, administrativement dépendant de Vienne, après l'implantation d'une unique bourgade allobroge (très mal connue) succède une bourgade gallo-romaine, connue sous le nom de Boutae. C'est la seule bourgade, le seul vicus de toute la Haute-Savoie, peuplé d'environ 2500 personnes.

Près de Faverges, ce n'est que postérieurement qu'un site de culte gallo-romain s'implante au détour du rocher de Viuz d'où se dévoile le mont Blanc, justifiant ainsi la raison pour laquelle les autochtones voyageurs allant de Genève à Aoste ont souhaité honorer les dieux, en faisant une pause méritée dans les thermes limitrophes. Mais ce n'est nullement un habitat permanent, simplement un site religieux - peuplé au maximum d'une centaine d'âmes - qui perdurera jusqu'à l'époque contemporaine sous la forme de paroisse indépendante avant d'être intégrée à celle de la ville principale.

Ce lieu de culte ne peut être assimilé à une bourgade, et n'est donc par conséquent pas un vicus car il n'est formé que de rares habitats clairsemés avec une seule rue centrale mais aucun commerce indépendant et sans canal d'irrigation permettant une activité agricole et artisanale. On remarque que quelques boutiques de marchands du temple qui gravitent autour du lieu de culte païen.

Le baptistère chrétien a fait disparaître ce lieu de culte - par remplacement pur et simple puis par destruction matérielle des lieux - au moment de son élévation sous l'église de Viuz actuelle, d'où l'amalgame encore transmis de nos jours.

En aucun cas, il ne peut donc s'agir de Casuaria présent sur l'itinéraire d'Antonin à XVII miles de Ad Publicanos (Albertville ou Conflans ? ou Gilly-sur-Isère ?) par le col de Tamié.

Casuaria serait plutôt située sous le Faverges actuel (sur la moraine latérale gauche du glacier), plus protégée sous le rocher de la Curiale des intempéries et des inondations que le lieu de culte ancien (sur la moraine latérale droite), en prise directe avec les débordements de la Chaise (d'où le nom de Casuaria = près de la Chaise) venant de Saint-Ferréol, et du torrent du Saint-Ruph qui épargnait la bourgade elle-même.

...//... à suivre

Epoque moderne 

Beaucoup plus tard, en 1561 (Gabelle), puis encore en 1732 (Mappe ou cadastre sarde) et enfin de nos jours (Cadastre contemporain), ce lieu appelé Viuz n'est que la partie ancienne de la ville de Faverges actuelle, et qui désirait se réserver le lieu du culte initial, qu'il soit gaulois, romain ou chrétien, tel qu'il a aussi tenté vainement de le conserver dans les années 1760-1800, en intentant un procès aux habitants du bourg de Faverges pour supplanter la ville elle-même,

L'église de Viuz a été agrandie à quatre reprises pour recevoir les 800 âmes des vingt hameaux limitrophes, dont ceux d'au-delà du bourg (Verchères, Frontenex, Villaret à Saint-Ruph, Lachat ...). Ces derniers habitants devaient traverser le bourg principal sans être autorisés à s'y arrêter et devaient parcourir ainsi deux kilomètres supplémentaires pour atteindre leur lieu de culte.

L'église de Faverges - faisant partie à l'origine de la chapellenie de Viuz, était appelée pour cela "chapelle" mais n'en était pas moins une église - fut construite dès l'origine pour les 1200 âmes du bourg lui-même soit pour les adultes et les enfants de plus de 8 ans.

...//... à suivre

Le lac d'Annecy dans la vallée de Faverges 

La réalité de la présence du lac jusqu'à Faverges, voire Marlens et Ugine peut s'expliquer par l'épaisseur très conséquente d'alluvions (jusqu'à 85 à 120 m) provenant des deux torrents opposés, le torrent de Monthoux descendant de la vallée des Essérieux et le torrent de Saint-Ruph descendant du vallon de Faucemagne, qui accumulèrent les alluvions dans la partie centrale (en rose) jusqu'à placer la mairie de Faverges actuelle à une altitude de 510 mètres au-dessus du niveau de la mer, et 145 mètres au-dessus du fond du glacier (Faverges se situant à une altitude moyenne de 472 m soit 107 m au-dessus du fond glaciaire).

Ce schéma permet d'en comprendre la réalité.

Publié dans La Vallée d'Annecy

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